Ce que nous appelons « colériques » désigne en psychanalyse les personnalités de type A., du type carriériste hyper actif dans tout ce qu’il y a de plus caricatural. Que cela soit pour décrocher un contrat avec un gros client ou gagner une partie de Monopoly, ils y mettront la même intensité, la même énergie de « bagarreur ».
En guerre permanente, la vie est un non-choix : gagner ou mourir. Le concept de drapeau blanc leur échappe. Et effectivement, il leur est plus difficile de lâcher prise. Des études ont pu montrer que leur réaction au stress est plus longue, plus forte et plus fréquente que nous autres. Pas étonnant que les gens ayant des comportements de type A soient plus sujets aux problèmes cardiaques.
Désamorcer la bombe humaine
Mais leur problème ne touche pas qu’eux. Soumis au stress, ils se défoulent sur leur monde personnel ou professionnel, au point qu’ils en arrivent à pourrir la journée de leur entourage. Les agressifs, les colériques épuisent les gens, et au pire plombent leur estime d’eux-mêmes. Si vous connaissez cette situation, ne paniquez-plus, nos deux experts en psychiatrie, François Lelord et Christophe André, sont revenus pour nous aider à désamorcer cette « bombe humaine ».
Découvrez les 4 techniques que nous avons dénichées suite à leurs conseils :
Comment ne pas perdre pied face à la colère ?
Maîtriser ses émotions et ne rien prendre personnellement
Nos deux experts évoquent le cas d’un patron efficace et bon, mais qui aboie sur ses employés quand il est stressé. « Il a tendance à les bousculer, à les interrompre quand ils ne vont pas assez vite à son goût, quand ils font des erreurs qui viennent perturber ses plans ».
Même si cela vous éprouve sur le coup, ne prenez pas les colères personnellement. Personne ne devient une bombe humaine par vocation.
Les origines d’un comportement agressif
Les agressifs ont généralement vécu une enfance difficile ou un épisode traumatique, qui a fait de la colère leur mode de fonctionnement. Un fonctionnement de l’ordre de l’inconscient et qu’ils s’imposent d’abord à eux-mêmes.
Et comme tout part de soi, celui qui ne sait pas être tolérant ou doux avec lui-même, ne le sera pas avec les autres. On ne peut pas donner ce que l’on ne possède pas. En cas de violente brimade, que cela soit dans une situation pro ou perso, ne le prenez donc pas personnellement et gardez votre sang froid. Jouez malin, attendez que la tension soit retombée, pour pouvoir aborder le sujet, si c’était important. Sinon, passez à autre chose.
Comment gérer un patron colérique ?
Instaurer un climat de confiance
Afin d’éviter d’être un sujet de courroux pour un patron colérique, soyez ponctuel, correct, sérieux, bref soyez pro. Et soyez responsable dans la vie privée. Les colériques sont de terribles angoissés qui manifestent leur peur de façon brutale et agressive. Donc pour éviter la foudre, appliquez le second conseil que nous avions vu au sujet des angoissés : rassurez-les et instaurez un climat de confiance.
Savoir faire face et mettre les limites
Grâce à cette seconde technique, vous gagnez en légitimité et en crédibilité. Ce qui vous aidera à vous affirmer devant votre patron, en refusant de participer à ses excès ou ses visions pessimistes. Le verre est toujours à moitié vide pour ces grands insatisfaits. En ayant gagné sa confiance, vous serez plus légitime pour lui opposer un autre point de vue : le verre est aussi à moitié plein.
Comment détendre un ami colérique ?
Aveugle à l’essentiel
Nos compétiteurs acharnés ont des œillères, obnubilés par un but à atteindre, même en vacances ! S’ils décident qu’il faut visiter 10 monuments par jour pour réussir son voyage, en rater un seul reviendrait à un échec. A se focaliser sur des objectifs absurdes, notre agressif passe à côté de l’essentiel : profiter des siens.
L’art subtil de s’en foutre
Cette dernière technique est plus facilement abordable pour un membre de la famille ou un ami. Il s’agit d’ouvrir les yeux de notre colérique, en lui montrant que la vie ne se résume pas à être dans l’opposition et le contrôle, mais à être dans l’acceptation. Il pleut, on doit repousser notre sortie au lac, quelle importance ? On fera autre chose tout aussi bien. Qu’est ce qui est essentiel ? Etre ensemble ou le lac ? Rappelez-lui ce qui lui est essentiel, la réalité de l’instant. Il apprendra peut-être alors à distinguer de ce qui mérite sa colère et ce dont il faut s’en foutre.
Un cinquième et dernier petit conseil maison : pour détendre un colérique, vous pouvez aussi lui faire découvrir BloomingYou ! 😉
Source : François Lelord et Christophe André, « Comment gérer les personnalités difficiles », Editions Odile Jacob, 2000
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