Comment survivre aux cons et ne pas en devenir un soi-même ?

Cernés par les cons

Chaque jour, nous croisons des personnes qui nous irritent par leur comportement. Que ce soit dans la circulation ou au bureau, les cons nous entourent et empoisonnent notre quotidien. La question est donc la suivante : comment peut-on rester serein et épanoui lorsque nous sommes sans cesse confrontés à des comportements qui nous exaspèrent ?

La connerie dans la vie quotidienne

Les cons se manifestent dans tous les domaines de notre vie, que ce soit dans les lieux publics ou dans notre sphère professionnelle. Ils provoquent des bouchons, laissent traîner leurs ordures et, au bureau, ils perturbent l’ambiance de travail. Ils créent des tensions inutiles, rendant la vie plus difficile pour ceux qui cherchent la paix et la productivité.

Pourquoi la connerie nous affecte-t-elle autant ?

Les cons perturbent notre tranquillité d’esprit, non seulement parce qu’ils sont irritants, mais aussi parce qu’ils nous confrontent à nos propres limites émotionnelles. Ils défient nos capacités à garder notre calme et nous obligent à gérer des émotions négatives. Mais surtout, ils représentent une forme de chaos dans un monde où nous cherchons à créer de l’ordre et de l’harmonie.

Comprendre la connerie : une quête philosophique

La philosophie, souvent considérée comme une quête de la sagesse, commence à s'intéresser sérieusement à la question des cons. Maxime Rovere, historien de la philosophie, a exploré ce sujet dans son livre Que faire des cons ?. Il met en lumière une réalité : les cons sont forts, peut-être même trop forts pour nous.

La force de la connerie

Les cons ont une incroyable capacité à s’imposer et à persister. Ils survivent à toutes les situations, et bien souvent, leur comportement nous affecte au point de nous rendre nous-mêmes agressifs et sur la défensive. En cela, la connerie a une véritable force destructrice. Elle a la capacité de nous entraîner dans une spirale d'émotions négatives, ce qui nous rend finalement aussi cons que ceux que nous critiquons.

L'enfer, c'est les cons

Maxime Rovere explique que la véritable raison pour laquelle les cons nous affectent tant est qu'ils nous confrontent à nos propres limites. Ils nous poussent dans nos retranchements, détruisent notre capacité à comprendre et à aimer, et mettent fin à toute possibilité de fraternité. En résumé, les cons rendent impossible le "vivre ensemble".

Comment reconnaître un con ?

Les cons sont faciles à identifier. Ce sont ceux qui rejettent tous ceux qui ne suivent pas leurs codes. Ils favorisent l'exclusion, peu importe leur appartenance à un groupe ou leur niveau social. La connerie transcende les classes, les statuts et les croyances.

Les cons refusent l'ouverture d'esprit

Il est impossible d'avoir un véritable dialogue avec un con. Les cons sont fermés à l'écoute et à l'empathie. Ils ne sont pas intéressés par la compréhension de l’autre. Face à eux, nous sommes confrontés à un mur, et cette fermeture crée un sentiment d'impuissance chez ceux qui aspirent à des échanges constructifs.

Comment supporter les cons ?

Prendre du recul sur ses émotions

La première étape pour apprendre à vivre avec les cons est de reconnaître nos émotions. Lorsque nous sommes confrontés à un con, nous ressentons une vague d'émotions négatives, comme la colère ou la frustration. Cependant, il est essentiel de prendre du recul et de ne pas laisser ces émotions nous submerger.

L'acceptation

La connerie fait partie de la vie. Comme les moustiques ou les tiques, les cons existent, et il ne nous appartient pas de les éliminer. L'acceptation est la clé pour éviter de sombrer dans la frustration. Essayer de raisonner un con est souvent inutile. Ils ne changent pas et ne comprennent pas nos tentatives de les corriger.

Pourquoi la morale est inefficace ?

Parler de morale à un con est inefficace. Les cons ignorent nos tentatives de les éduquer, ce qui ne fait qu’aggraver notre sentiment de frustration. Le problème est qu’ils ne se soucient pas de nos valeurs ou de notre point de vue. Au lieu d’essayer de les corriger, il est préférable de se concentrer sur la gestion de nos propres émotions.

Les cons souffrent

Maxime Rovere nous rappelle que les cons souffrent souvent en silence. Leur comportement est souvent le reflet de leur propre mal-être. L’effet miroir, concept bien connu en psychologie, nous apprend que ce que nous percevons chez les autres est souvent une projection de notre propre état intérieur. Ainsi, les cons ne s’aiment probablement pas beaucoup, et en les jugeant, nous aggravons leur souffrance.

Prêter attention aux cons

L’une des meilleures stratégies pour gérer la connerie est d’écouter. Au lieu de juger, il est préférable de prêter une oreille attentive et de laisser les cons exprimer leur souffrance. Cela ne signifie pas que nous devons être d’accord avec eux, mais simplement que nous reconnaissons leur douleur. Cette approche permet de désamorcer les tensions et de créer un climat plus apaisé.

Nous n’avons pas besoin d’être tout à fait d’accord pour faire vérité ensemble, car la vérité d’une situation morale résulte de la croisée des opinions. Le travail de l’écoute et de la narration nous permet de répondre aux défis des émotions, aussi racontez-vous à votre tour, purgez votre cœur de ses émotions. Mais n’allez pas exiger des cons qu’ils vous comprennent et reconnaissent la vérité de votre souffrance ; allez plutôt trouver cet appui ailleurs, chez des personnes éclairées et de bonne volonté. Le grand défi moral ne consiste pas à rendre la connerie savante, mais à empêcher les cons de nuire.

Comment s'épanouir grâce aux cons ?

Une épreuve d’humilité

Frédéric Lenoir, dans son Petit traité de vie intérieure, explique que l'adversité, y compris les cons, nous force à adopter une attitude d'humilité. Cela nous pousse à accepter la vie telle qu'elle est, et non telle que nous la rêvons. La souffrance, face à la connerie, vient de notre résistance à accepter cette réalité.

L’art du lâcher-prise

Apprendre à lâcher prise est une compétence essentielle face à la connerie. Il est inutile de lutter ou de se battre contre ce que nous ne pouvons pas changer. En acceptant la présence des cons et en ne nous laissant pas affecter par eux, nous cultivons une forme de paix intérieure.

Pourquoi le lâcher-prise est crucial ?

Face à un con, résister ou essayer de le changer est une perte d’énergie. La meilleure stratégie est de les laisser être ce qu’ils sont tout en préservant notre propre bien-être. Comme le dit Gandhi : « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. ». Ecoutez les, attentivement, encore et toujours pour les soulager de leur plainte, non sans reconnaître en eux le dieu Shiva qui, dans sa danse aux 1000 bras, détruit le monde en souriant. Car les cons sont les apôtres sacrés de la guerre. Et la guerre n’est pas juste un scandale, elle nous est abominable parce qu’elle révèle l’implosion extatique d’une joie sans sujet, sans but, sans sens. Pour ne pas entrer en guerre, laissons la se faire (puisqu’il le faut) mais ne nous en mêlons pas et faisons la paix de notre côté.

Conclusion : vivre avec les cons

Les cons sont une réalité inévitable. Ils sont partout, et nous devons apprendre à vivre avec eux sans laisser leur comportement nous affecter. Cela nécessite de la patience, de l’humilité et un travail sur nos propres émotions. En prenant du recul, en écoutant sans juger et en lâchant prise, nous pouvons naviguer dans un monde rempli de cons sans perdre notre paix intérieure.

Source : Maxime Rovere, « Que faire des cons ? », Editions Flammarion, 2019

FAQ : Subir la connerie, un défi de tous les jours