L’école Koenig est une autre de nos écoles « coup de cœur ». Depuis 2008, cette maternelle bilingue nichée au sein du conservatoire américain de Paris accueille 72 enfants, et tient son nom de sa fondatrice, Joan Koenig. Cette musicienne professionnelle entend transmettre aux enfants tous les bienfaits que peut leur apporter la musique. Comme vous allez le constater, à travers l’enseignement musical, Joan Koenig transmet une philosophie de vie, qui remet l’humain au cœur des attentions. Mais avant d’aller plus loin, présentons d’abord la fondatrice.
Joan Koenig, une musicienne passionnée
Joan Koenig a commencé la musique à l’âge de 5 ans, et confirme sa vocation en se formant dans un grand conservatoire à New York. Au début des années 1980, elle obtient un poste dans un conservatoire public français, où elle découvre catastrophée l’enseignement de la musique en France. Effectivement, ce n’est pas de la rigolade. L’accent est mis sur le solfège dans une rigidité quasi religieuse, ce que Joan Koenig juge comme étant contre-nature avec la musique.
En 1986, elle quitte l’établissement public, pour intégrer un conservatoire privé de musique extra-scolaire, où elle donne des cours de musique pour les tout-petits. C’est en 2008, qu’elle décide de créer une école maternelle bilingue et musicale. Son but n’étant pas de faire des petits Mozart, mais de développer le sens du lien social chez les tout-petits. Comment la musique contribue-t-elle à ce développement ?
Ce que la musique apporte
La musique au service de l’empathie et de la concentration
Shakespeare disait que la musique est l’aliment de l’amour. Les dernières avancées en neurosciences confirment que c’est effectivement le cas. La musique influence notre cerveau et nous prédispose à l’empathie.
En Allemagne, une étude menée en 2010 consistait à observer le comportement de deux groupes d’enfants. Un groupe exerçait une activité musicale, tandis que les autres faisaient une activité aussi amusante mais non-musicale. Résultat des courses, les enfants qui avaient pratiqué une activité musicale réagissaient avec plus d’empathie que ceux de l’autre groupe. D’expérience, Joan Koenig l’explique ainsi :
« La musique demande une synchronicité, c’est-à-dire qu’on passe à côté de la musique si on n’est pas complètement ensemble ».
La musique développe notre concentration
Cette même synchronicité apprend aux enfants à être attentifs les uns aux autres, et à trouver une harmonie entre eux. Elle les oblige ainsi à se concentrer, et à ne pas se laisser distraire, au risque de rater le rythme ou leur tour de chanter.
C’est en développant ces deux qualités, l’empathie et l’attention à l’autre, que la musique aide à créer du lien et du sens. Deux notions mises à mal dans notre société moderne et technologique, et qu’il est urgent de réhabiliter. C’est en cela que l’école de Joan Koenig apparait moins comme une école de musique, que comme une école où l’on apprend à vivre et être ensemble.
Le rôle social de la musique pour mieux-vivre ensemble
Le garde-fou de l’humanité
Dans une société technologique, où nous sommes tous surexposés aux écrans, pour Joan Koenig il nous faut
« des gardes fous pour rester humain. Réfléchir à quelque chose d’autre que l’appât du gain, et comment mieux vivre ensemble ».
La musique nous aide en cela, comme nous l’avons vu plus haut. De même que la cuisine, une passion pour Joan Koenig, qu’elle transmet volontiers aux enfants. Persuadés que le pain ou le beurre sont fabriqués directement au supermarché, les ateliers cuisine proposent aux enfants de faire leur propre pain et leur propre beurre. Une façon de leur apprendre à bien se nourrir, mais aussi à leur montrer que la créativité et la transformation ne s’appliquent pas qu’au son et à la musique, mais à toute chose.
Avec d’avantage de pratique musicale dans les maternelles, je pense qu’on verrait moins de problèmes de discipline, de manque d’attention ou d’agressivité.
Les perspectives de l’école Koenig
Développer la créativité et le savoir-être ensemble, tel est au final le rôle social de la musique pour Joan Koenig. Convaincue par son expérience personnelle et ses nombreuses lectures scientifiques sur les bienfaits de la musique, elle souhaiterait voir s’ouvrir le même genre de programme dans une zone urbaine réputée difficile. Elle ne doute pas des résultats positifs que pourrait avoir cette expérience. « Avec d’avantage de pratique musicale dans les maternelles, je pense qu’on verrait moins de problèmes de discipline, de manque d’attention ou d’agressivité. »
Souhaitons que ce programme apparaisse un jour dans toutes les écoles françaises !
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