Quand la résilience trace un chemin jusqu’aux cimes
Certaines voix illuminent l’espace dès qu’elles s’élèvent. Orianne Aymard est l’une de ces voix.
Lumineuse, entière, elle arrive au micro de BloomingYou avec la force tranquille de ceux qui savent ce qu’ils ont traversé. Son parcours n’est pas un parcours de plus. C’est une aventure intérieure. Une quête vivante. Un vertige assumé.
Diplômée de la prestigieuse London School of Economics, elle aurait pu choisir la carrière lisse et dorée des élites mondialisées. Elle a choisi l’Inde. Le silence. L’altitude. À 25 ans, une hémorragie cérébrale la frappe en plein élan. Le corps cède. L’esprit refuse. Et c’est là que commence sa vraie vie.
“Après cette expérience, la vie ne peut être que différente.”
Orianne ne cherche pas la revanche. Elle cherche la rencontre. Avec elle-même. Avec ce qui l’appelle depuis toujours : le sommet. Le sacré.
Vingt ans après l’accident, elle gravira l’Everest.
Pas pour prouver. Pour vivre.
Une passion née avant même la chute
Avant son accident, la jeune femme ressentait déjà une puissante attraction pour l’Himalaya. À 23 ans, au Tibet, devant le camp de base de l’Everest, elle a une révélation :
“Un jour, je gravirai cette montagne.”
Deux ans plus tard, son AVC vient percuter ce rêve. Le chemin vers l’Everest sera long, semé d’épreuves et d’apprentissages, mais jamais éteint.
Résilience en mouvement : la lente conquête de soi
Les séquelles sont lourdes : perte de mémoire, traitement au long cours pour prévenir les crises d’épilepsie, interdiction d’altitude. Pourtant, la résilience est à l’œuvre.
Dix ans après, elle gravit son premier sommet, le Mont Blanc, à 34 ans. Puis viennent d’autres expéditions. À chaque pas, Orianne réapprend à faire confiance à son corps, mais surtout à son esprit.
“On ne contrôle pas grand-chose. Ce qu’on peut, c’est cultiver la confiance en la vie.”
Les sommets de la transformation intérieure
En 2021, elle se prépare à l’ascension du Lhotse (4ᵉ plus haut sommet du monde), premier “8000” de sa carrière. Mais l’expédition vire au cauchemar : isolement, sexisme, jalousie.
Cette épreuve humaine est plus dure encore que l’épreuve physique.
“J’ai appris à m’affirmer. À dire non.”
Cette expérience donne naissance à son premier livre, Sous l’œil de la déesse (Éditions du Mont-Blanc).
Everest : l’ultime épreuve de résilience
En 2023, malgré un accident au cœur de la cascade de glace du Khumbu — une chute de sérac dont on ne réchappe que rarement — Orianne poursuit son ascension.
Blessée, fracturée, elle choisit de continuer.
“Quand j’ai récité intérieurement mon mantra ‘OM MA’, je me suis préparée à mourir. Et puis la vie m’a gardée.”
La gratitude devient son carburant. Même avec la mâchoire déplacée, le pied fracturé et les gelures aux doigts, elle retourne au camp de base, traverse de nouveau la cascade meurtrière, et parvient au sommet.
“La gratitude, plus forte que la peur.” “Quand on se sait vivant par miracle, tout devient grâce.”
Résilience intérieure : une victoire sur soi-même
Plus qu’un exploit sportif, l’ascension de l’Everest marque pour Orianne l’accomplissement d’une quête de soi.
“Quand on a déjà vu le sommet en soi, la manifestation extérieure devient une simple conséquence.”
À son retour, elle reste marquée par la conviction que la résilience n’est pas de nier ses peurs, mais de les traverser, une prière au cœur.
🎧 Une femme lumineuse, un sommet mythique, une quête intérieure puissante. Orianne Aymard livre dans cet entretien une grande leçon de résilience, entre spiritualité, peur, courage et lumière. Un récit universel pour tous ceux qui ont un sommet intérieur à gravir[…]
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